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CaDerange
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11 juin 2006

Soutenez nos cultivateurs, ils le méritent !

J'avais eu l'occasion de vous faire part dans un message du 27 aôut de la fracture sociale qui existe en France entre le pays, sa population et les médias et une fraction particulière de cette population, les agriculteurs.

Or, un sondage récent effectué par un institut privé en début d'année sur 8000 agriculteurs montre que les agriculteurs se sentent incompris, en décalage avec le grand public qui ne les comprend pas, voire les ignore, et estiment ne pas être reconnus pour ce qu'ils apportent au pays.

Les chiffres sont assez accablant. 88.5pct des agriculteurs en effet s'estiment non reconnus. Et la manière dont ils pensent que les autres français les voient varie de l'incompréhension à la critique, au désinterêt, à la méfiance sur fond de nostalgie néanmoins.

Pour un peuple chez lequel nous avons tous eu des ancêtres cultivateurs à la deuxième, troisième ou quatrième génération au plus éloigné, il est étonnant de constater avec quelle rapidité cette fracture quasi totale avec la campagne s'est produite. en quelques décades. Nos parents ou grand parents dans les années 50/60 avaient pour beaucoup des contacts avec la campagne et les agriculteurs et pouvaient montrer à leurs enfants ce qu'était une ferme, des poules, des vaches, des cochons et l'odeur de la paille melangée à celle du tracteur. De nos jours, nos enfants ou petits enfants ne connaissent aucun cultivateur et n'ont aucune ferme où aller pour montrer à leurs propres enfants ce que c'est que l'agriculture.

Revenons à la condition du cultivateur dans le monde d'aujourd'hui. Ce qu'ils aiment, c'est la liberté de s'organiser comme ils veulent, c'est la vie saine au contact de la nature, et l'impression de liberté que cela donne. Ce qu'ils n'aiment pas c'est la paperasserie omniprésente de nos jours, les règlementations multiples à respecter, l'incertitude économique et la faiblesse des revenus.

Car ils gagnent pour 30pct d'entre eux 6000 euros par an,pour 30pct entre 6000 et 13000 euros, pour 25pct entre 13 000 et 24 000 euros et seulement 3pct depassent les 50 000 euros par an. Les heures de travail sont importantes(au dela de 50hrs) mais ne leur font pas peur car ils se considèrent comme des gens "courageux".

Pour les femmes, elles considèrent que leur vie d'agricultrice est moins agréable que celle des autres françaises.

Quand ils regardent l'avenir enfin, 60pct s'interrogent et 20pct en sont au stade du "ras le bol". Ce qu'ils souhaitent en priorité, c'est moins de subventions et de meilleurs prix.

Une profession proche de la desespérance et qui a besoin de notre compréhension et de notre soutien moral. Alors,pensons à leur manifester notre sympathie et notre soutien. Nos enfants nous en remercierons !   

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CaDerange
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