CEA:Les leçons d'un succés mal exploité.

Vous avez sans doute appris dans les médias cette semaine que le Commissariat à l'Energie Atomique avait réussi à récupérer 20 millions d'Euros de brevets mis au point dans les années 70 pour rendre utilisables les écrans plats de type LCD.

Ces écrans en effet, dans les débuts de leur mise au point, souffraient d'une trop grande directivité, c'est à dire que dès que l'on s'éloignait de l'axe de l'Ecran, l'image devenait trouble. Le brevet déposé alors par le CEA permettait de resoudre ce défaut congénital de ce type d'ecran.

Depuis ces débuts laborieux, les écrans plats ont vu leurs ventes exploser.Deux technologies se partagent le marché, l'écran plasma et les LCD. Les grands constructeurs en sont asiatiques bien entendu et utilisent la technologie découlant des brevets du CEA pour leurs  productions.Trois d'entre eux viennent de le reconnaitre et d'accepter de payer pour leur utilisation, Sharp, Fujitsu et Sanyo.Les autres ne devraient pas tarder à suivre.

Bénéfice total pour le CEA, une vingtaine de Millions d'Euros qui devraient progrssser jusqu'à une centaine de Millions quand tous les utilisateurs actuels seront passé sous les fourches caudines du CEA. Et grande satisfaction au Commissariat à l'Energie Atomique.

Je comprends parfaitement cette satisfaction et je félicite notre organisme public de sa pugnacité pour faire reconnaitre ses brevets. Ceçi dit il y a une manière de voir "verre vide" de cette affaire. Elle consiste à constater que notre Recherche d'Etat a été à l'origine il ya trente cinq ans d'une technique nouvelle et prometteuse et que nous n'avons pas su la vendre ! Alors qu'à l'époque,l'un des plus importants fabricants de téléviseurs au monde était le groupe Thomson.On aurait donc pu créer cette industrie en France et devenir le premier producteur mondual d'écran plats de type LCD ..si...si et si! Quelle désolation d'avoir eu entre les mains, à son tout début, une technique nouvelle au developpement mondial et d'en être réduit, trente cinq ans après, à récupérer les miettes du festin.

On peut épiloguer sur les raisons de ce demi échec:Manque de communication Public/Privé, Culture d'ingénieur et pas de businessman, Manque d'effort de commercialisation en matière de brevets, Allergie aux prises de risque chez nos scientifiques, Ignorance des ressorts de l'économie moderne  etc.

Il reste à espérer que les poles de compétitivité viennent combler cet écart gigantesque entre recherche et valorisation des résultats de cette recherche.C'est ce que je souhaite de tout coeur à nos chercheurs et à nos industriels.