Electricité: Eh Oui, polluer coute cher !

Le Ministre de L'industrie, François Loos, se devait de faire quelque chose face à la montée des mécontents sur le prix de l'Electricité pour l'Industrie (pour le consommateur c'est solidement encadré) et a donc convoqué une table ronde à son ministère avec les acteurs du marché de l'energie en France, EDF, GDF, Suez, SNET ex CDF et maintenant filiale de l'espagnol Endesa, plus un Suisse (ATEL) et un Allemand,HEW .

Résultat des courses:  aa/EDF ne peut rien faire sinon la Commissaire à la Concurrence à Bruxelles qui se plaint déjà du manque de concurrence en France et du taux de pénétration d'EDF(85pct) sur le seul marché libéralisé, celui de l'industrie, les attaquerait pour abus de position dominante  à la moindre tentative de proposer des prix inférieurs au marché. Prix de gros sur le marché européen qui est en ce moment au dessus de 60euros le mégawattheure

bb/EDF bénéficie de par sa structure de production à 90pct nucléaire d'un cout de production extrèmement bas qui ne peut pas être concurrencé par des centrales au fioul ou au gaz au prix actuel de ces produits.Il est de l'ordre de 40 Euros par megawattheure tout compris.

cc/Les fournisseurs alternatifs dont la production est basée sur les produits pétroliers ou le charbon ont des couts de production très élevés en ce moment. Ils sont pénalisés par le cout du gaz, du fioul ou du charbon plus une deuxième fois par le fait que leur outil de porduction émettant beaucoup de CO2, ils doivent maintenant acheter sur le marché des droits à CO2.  Au prix de 30 euros auquel était monté le droit à émettre une tonne de CO2 , ce surcout représente 12 euros de plus le Megawattheure pour une centrale au Gaz et 27euros de plus pour une centrale au charbon beaucoup plus polluante. Comme, pour un baril de pétrole à 50 dollars seulement, leur cout de production, hors CO2, est déjà de l'ordre de 47 Euros le mégawattheure, leur cout de production pollution comprise est de l'ordre de 60 euros pour une centrale à gaz et 74 pour une centrale au charbon.

D'ou les cris d'orfraie des producteurs pour nous expliquer que "c'est la faute au CO2" et dénoncer un effet pervers du mécanisme des droits à polluer. En fait c'est la faute à la structure de production polluante qu'ils ont eux mêmes choisie. Et si nous avons signé Kyoto c'était bien pour diminuer la pollution en la pénalisant financièrement.

Les vrais dindons de cette farce, comme je vous le disais dans mon message du 16 mai, ce sont les industriels qui, pensant faite une bonne affaire, ont joué le jeu des fournisseurs alternatifs.Ceux qui sont restés chez EDF jouissent par contre d'un avantage compétitif significatif vis à vis de tous leurs concurrent européens.