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CaDerange
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10 novembre 2005

La Vision d'avenir de l'Energie de L'Agence Internationale de l'Energie

L'Agence Internationale de l'Energie(AIE) vient de presenter sa vision de l'approvisionnement énergétique de la planète pour les années à venir jusq'en 2030 (World Energy outlook 2005).

D'après l'Agence, les besoins en énergie du monde augmenteront de 50pct d'içi 2030 pour atteindre 16.3 milliards de Tonnes Equivalent Pétrole soit 5.5 de plus qu'actuellement. Si, bien entendu, rien ne change d'içi là dans nos habitudes de consommation ! Les deux tiers de cette augmentation proviendront de la croissance des pays en voie de développement et le tiers restant des pays dévéloppés. Or la consommation cumulée d'içi 2030 étant inférieure aux réserves de pétrole connues sur la planète, il est donc théoriquement possible de faire face à ces besoins en énergie.En d'autres termes selon l'AIE, le Peak oil sera au dela de 2030 . Je rappelle que mon estimation personnelle est de 2040 alors que les avis des experts tournent plutôt autour de 2025.

Seul problème, pour produire ce qui serait théoriquement nécessaire, il faudra investir des sommes considérables dans la production dans les gisements existants qui sont situé pour moitié au moins dans des pays en voie de développement. Les montants à investir sont monumentaux, 17 000 Milliards de Dollars d'içi 2030, ce qui veut dire que des pays comme l'Arabie Séoudite, l'Iran et l'Algérie devraient investir chacun de l'ordre de 56 milliards de dollars tous les ans. C'est sans doute possible pour certains, par pour d'autres, mais au delà de la capacité financière,auront ils la volonté politique de le faire alors que ne rien faire se traduira par une hausse mécanique du prix du baril? On peut en douter.

L'AIE a pris comme hypothèse pour le prix du baril dans son cas de base qu'il diminuerait vers 35 dollars en 2010 avant de remonter vers 39 dollars jusqu'en 2030. SI par contre, l'investissement en installations de production ne suivait pas au rythme rendu nécessaire par l'évolution de la demande, alors le prix du baril resterait durablement au dessus des 50 dollars.

Ceux qui ont eu l'occasion de lire mes nombreux messages sur le problème de l'énergie dans le monde dans les décades à venir auront sans doute compris que je ne peux partager cette vision de l'AEI. Même si le problème du financement des énormes investissements à effectuer dans les installations de production peut être résolu par un retour au financement par les sociétés pétrolières, je crains que la volonté politique ne soit pas au rendez vous et que la tentation du "gardons le pour nous" que je vous ai déjà signalée ne prenne de plus en plus d'importance au fur et à mesure que l'on s'approchera du Peak oil. Quant à envisager un prix du baril augmentant gentiment de 35 à 39dollars sur 20ans dans un marché de plus en plus tendu, il faut être béotien ou naif pour le croire.

Ma conclusion: Un coup d'épée dans l'eau, à moins que le but de l'étude n'ait été de rassurer le bon peuple...

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