Ca Carbure sur le front du pétrole synthétique.

J'ai eu l'occasion de vous expliquer que le problème majeur lié à la raréfaction  du pétrole sera celui des carburants liquides que l'on ne peut remplacer facilement. On peut les remplacer soit à partir du Charbon soit à partir du gaz naturel par une réaction au nom barbare de Fischer Tropsch . Incidemment, ce sont des chimistes allemands dont il se pourrait bien que la découverte ait été liée à la période de pénurie de carburant que l'Allemagne a subi pendant la deuxième guerre mondiale.

L'autre possibilité est l'utilisation ,en appoint tout au moins, d'ethanol dans l'essence ou d'ester d'acide gras dans le gazole, tous deux produit respectivement à partir de la biomasse ou de cultures de type tournesol.

Le grande expert est une société sud africaine, Sasol, qui, pour des raisons similaires à celle de l'Allemagne , l'embargo mis sur l'Afrique du Sud à cause de sa poilitique d'Apartheid, s'était lancé dans la mise au point  d'unité de fabrication d'essence synthétique à partir de charbon abondant dans ce pays. Sans surprise, vous noterez que Sasol, est en discussion avancées en Chine pour y exploiter son expertise.

Les compagnies pétrolières interntionales ne sont pas en reste. Total vient de faire une offre d'achat sur la compagnie canadienne Deer Creek qui a pour seul actif un projet de production de brut Synthétique à partir des sables bitumineux du Canada. Il a également un projet de brut synthétique à partir des pétroles extra lourds de la ceinture de l'Orénoque au Vénézuela baptisé Sincor.

Shell, qui est pour l'instant le mauvais élève parmi les pétroliers internationaux du fait de quelques insuffisances comptables mais aussi d'une panne de dynanisme, y voit une occasion de se refaire. Elle exploite déjà des installations de productions de brut synthétique à partir des sables de l'Athabasca au nord du Canada dont elle va augmenter la capacité de production de 100 000 barils/jours pour un cout de 7 Milliards de dollars. Elle investit également dans un  projet pharaonique au Quatar pour produire de l'essence synthétique directement à partir du Gaz naturel. La capacité de production prévue est de 200 000 barils/jours et la mise en production pour 2009. Les couts par contre semblent déjà déraper durement.

Enfin, toujours Shell, vient de prendre une participation minoritaire dans une société allemande, Choren industrie, qui a développé un  procédé de production de carburant synthétique à partir de la biomasse par gazéification, dont les émissions de CO2 seraient faibles. Elle prevoit de construire une unité de production de carburant synthétique de haute qualité d'une capacité de 15 000 Tonnes/an dans le sud de l'Allemagne.

Les autres pétroliers semblent moins avancés mais nul doute qu'ils travaillent d'arrache pied pour ne pas se laisser distancer.

Il y a donc une grande bataille mondiale qui se dessine sur ces nouveaux types de carburants que la hausse des prix du brut a brutalement fait passer du stade expérimental/danseuse du patron à celui d'opérationnel à court terme. Tant mieux pour nous !

Vous noterez que c'est l'industrie pétrolière privée tant décriée par ailleurs qui avance et vite sur ces sujets vitaux pour notre modéle de vie. Les Etats, et encore moins les Etats producteurs, n'auraient pas le dynamisme, la vision à long terme, la technologie et le courage  pour prendre un tel virage technologique et un tel risque financier...