La France n'aime pas ses entreprises !

Notre Ministre des fractures sociales, Jean Louis Borloo, a commandité un rapport au cabinet de Conseil Altédia, pour essayer de comprendre pourquoi les entreprises délocalisaient. Sans doute ne croyait il pas son Ministre de l'industrie ou le Medef lui même. Ou bien son expérience d'avocat ne lui permettait pas de comprendre ce qui se passait dans l'esprit des entepreneurs.

Le rapport d'Altédia lui a été remis mais n'a pas été rendu public à l'exception d'un résumé de conclusion fourni  par Altédia.Les entrepreneurs qui ont été intérrogés ont fournis un certain nombre de réponses que l'on peut résumer comme suit:

.Les écarts de cout de main d'oeuvre sont une des raisons majeures de délocalisations, bien entendu. Ils sont en effet pour un indice 100 en France de 120 en Allemagne, 80 en Angleterre, 50 dans la péninsule ibérique,30 au Mahgreb 20 en "Europe de l'est" (Bulgarie/Roumanie) et 5 en Chine. Bonne nouvelle cependant, les écarts de cout avec l'Europe de l'est ont tendance à se réduire assez rapidement.

.Tout n'est pourtant pas si rose dans ces pays. Les distances augmentent considérablement les délais de livraison et la réactivité. Les barrieres linguistiques et culturelles existent et créent certains problèmes, particulièrement dans le secteur des services, ce qui reduit de manière importante le différentiel de coût réel. Le respect des dates et des engagements est loin d'être parfait.

.L'environnement institutionnel et social en France pose problème et l'ignorance des institutions et des salariés des contraintes du chef d'entreprise est telle que ce dernier, en dehors de toute question de cout, est déjà tenté de passer le pas! L'absence de consensus social, l'intrusion permanente des politiques dans des sujets qu'ils ne comprennent pas, l'instabilité des lois et leur multiplication fotn que cet environnement est devenu une des causes majeures de délocalisation pour l'entrepreneur.  Içi on nous hait, autant essayer ailleurs où nous serons bien accueillis, respectés et compris!!!

.Un autre élément peu perçu jusqu'à présent est que la qualité de la main d'oeuvre Française, sa motivation et sa fléxibilité est dorénavant jugée inférieure à celle des mains d'oeuvre Polonaise,Ibérique, Mahgrébine ou Chinoise. En particulier les usines Chinoises sont ultramodernes et leurs employés bien formés, motivés et comprenant parfaitement les contraintes du commerce moderne.Les nouveaux arrivants sont extrémement motivés pour satisfaire les exigences des clients alors que nous en sommes encore en France à la culture "Citroênniste" des années 60 du "tu devrais être content qu'on condescende à te vendre" .

La combinaison de ces facteurs fait que, en dehors même de l'élement de cout, le ras le bol des entrepreneurs fait qu'ils ont envie d'aller voir ailleurs.Comme je l'ai signalé souvent dans ce blog: Aimons nos entrepreneurs, ce sont eux qui nous font vivre!