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CaDerange
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24 juin 2005

L'egalité salariale Homme/Femme

A l'occasion de la Journée de la Femme,qui a remis le problème de l'égalité Hommes/Femmes à l'ordre du jour, je pense utile de refaire paraitre aujourd'hui cet article que j'avais publié en date du 6 février. Il n'y a pas grand chose à y ajouter. Un élement qui n'a pas été plus explicité cette semaine que précédemment est la manière dont les comparaisons salariales sont faites car les moyennes  tous ages, toutes disciplines, toutes responsabilités confondues sont sans signification. Comme je le disais ci après , les femmes progressent à grand pas. Il faut néanmoins donner du temps au temps pour qu'elles arrivent , expérience faite, jusqu'en haut de l'echelle . Et ne pas croire que ,dans un monde idéal dans lequel l'égalité salariale Hommes/femmes serait respectée,  la secrétaire de 25 ans gagnerait autant que le cadre confirmé de 50ans. A moins de retourner à l'aube du communisme disparu...                                  

Les médias se font l'échos fréquemment et récemment encore de la difference de salaire entre Hommes et Femmes au point que l'on va peut être légiférer, réaction quasi automatique en  France pour donner l'impression de vouloir régler un problème sans se donner la peine de l'analyser.

Par expérience personnelle, je sais combien il est difficile de comparer des salaires et je souhaiterais jeter quelques lumiéres sur un sujet, à mon avis , peu ou pas analysé par les médias .Tout d'abord il s'agit d'une affirmation que tout le monde tient pour acquise (c'est l'air du temps ou la traduction du lobbying efficace des mouvements féministes) sans que l'on ne précise comment cette comparaison a éte faite. S'il s'agit d'une simple division de l'ensemble des salaires des femmes et des hommes toutes catégories confondues par leur nombre, c'est effectivement un résultat évident. Par contre, ce faisant, on melange des causes réelles et connues de differences comme le moindre niveau d'éducation, en moyenne, de l'ensemble des femmes de tous ages et toutes générations par rapport aux hommes des mêmes ages et générations, ou encore l'impact du choix tout à fait respectable de "la femme au foyer", pour la vie complète ou pour un temps limité, avec eventuellement une "vrai" discrimination qu'il faudrait éradiquer. Dès que l'on entre dans le detail on voit que le problème n'est pas aussi simple que les médias, dans leur quète de l'audimat, nous le presente.

Il est peut être utile de rappeller que les salaires sont, par nature, différentiateurs puisqu 'ils visent à rémunerer un niveau donné de savoir ou d'expertise dans des domaines qui sont forcement très differents en terme de responsabilité (salariés à tous niveaux d'ouvrier à cadre superieur, professions liberales, commercants,artistes, sportifs, employés et cadres de la fonction publique), et de type de savoir justement (Juristes, commerciaux, techniciens, informaticiens, journalistes, professions médicales, etc etc) et eventuellement de marché car un salaire correspond aussi à  une demande dans telle ou telle spécialité et sur telle ou telle période. Une moyenne tant qu'on n'explicite pas comment on la fait est donc sans signification.

L'égalité salariale par ailleurs reflète l'utopie des tout premiers temps du communisme que tous les êtres humains aient exactement les mêmes salaires, utopie qui, à ma connaisssance, n'a duré que très peu d'années en Union Soviétique avant de passer à la trappe de l'histoire.Elle demeure neanmoins dans notre inconscient collectif alors que dès que l'on aborde un cas personnel, chacun considère immédiatement que ses grand mérites  justifient d'être différencié du voisin. Elle s'est traduite dans les faits dans certaines professions - dont, je pense, la fonction publique- et pour certains niveaux de qualifications - ouvriers et employés-  par la mise sur pied de classifications et de salaires minima établis par négociation avec les syndicats et qui s'appliquent à tous indifferemment du sexe. Pour ces professions et qualifications il n'y a pas donc pas en principe, - sauf utilisation abusive du systeme-, de discrimination défavorable aux femmes. Les syndicats sont les garants de ce systeme et de son évolution dans le temps et je peux vous assurer qu'ils sont très jaloux de leur prérogatives et très attentifs à ce que le système colle à la réalité des metiers et du terrain.

Le secteur privé, pour la partie des metiers non couverts par les classifications et echelles de salaires ci dessus pratique effectivement la différenciation des salaires en fonction des responsabilités de chacun, des performances évaluées annuellement, des types de fonction et de leurs valeurs respectives sur le marché du travail (ingenieurs, commerciaux, juristes, informaticiens etc).  Ce systeme génère de larges variations dans les niveaux de salaires suivant le niveau de compétences,  la performance annuelle et sur le long terme , la plus ou moins grande abondance ou rarété de telle ou telle spécialité sur le marché, la concurrence entre sociétés pour attirer les meilleurs, les aptitudes au management d'equipes de plus en plus importantes. Il ne génère , sur le principe, aucune discrimination négative à l'encontre des femmes.

Vous allez me dire  << puisque ce système est si parfait comment se fait il néanmoins que la sensation d'être mal traitée persiste chez les femmes et se traduit dans les faits par la quasi absence de femmes dans les instances de direction des groupes?>> . Je vous repondrais par les commentaires suivants:                                                                                                                  

-La sensation d'être mal traité n'est pas unique aux femmes, elle est extrèmement répandue et je ne connais personne qui ne s'estime mal payé pour ses efforts, ses résultats et son potentiel

-Paris ne s'est pas fait en un  jour et par le simple fait du temps nécessaire dans une carrière pour arriver aux postes de direction, il a fallu du temps pour que se dégage une élite féminine qui ait démontré les capacités suffisantes pour accéder à ce type de poste. Vous constaterez avec moi qu'elles commencent à y arriver plus fréquemment, dans le privé comme dans la fonction publique, dans la politique, dans la chanson ou dans le sport , même si dans ce cas elle se plaignent d'y être moins bien payées que les hommes.

-Certaines femmes ont fait un  choix  conscient, au sein de leur couple, de privilégier leur vie familiale,sans doute à un certain détriment de leur carrière professionnelle, ce qui, dans un monde basé sur la performance et le résultat, année après année, est sans doute une raison d'inégalité salariale. Il s'agit aussi d'un enrichissement personnel extraordinaire de pouvoir voir ses enfants s'eveiller à la vie et de les élever et je pense que celles qui ont fait ce choix ne s'en plaignent pas. Puis je signaler que l'homme, dans le couple, n'a pas sauf dans quelques cas très particuliers d'homme au foyer "choisi", la possibilité de faire une choix de ce type. Les femmes qui choissisent de faire carrière, le font souvent d'ailleurs en sacrifiant quelque peu leur vie personnelle. Ce peut être un choix de couple également, parce que leur niveau professionnel ou leur qualification sont très differentes, de privilégier la carrière de l'un ou l'autre plutot que chacun d'entre eux ne cherche à atteindre le niveau maximal de salaire avec le cortège de contraintes que cela implique. Car tout salaire implique des contraintes

Pour conclure, je pense que les femmes ont surtout souffert, pendant certainement des décades, d'une culture qui éffectivement les cantonnaient initialement au rôle de femme au foyer en negligeant leur éducation. Petit à petit les mentalités ont évoluées, elles recoivent aujourd'hui la même éducation et sont considérées par la société en tous points comme des égales de l'homme sur le plan intellectuel. Il demeure des différences "naturelles" sur le plan des capacités physiques que la mécanisation gomme peu à peu .Elles ont la chance extraordinaire de pouvoir priviligier,- si elles le souhaitent- ,leur vie familiale et personnelle ce que leur collegues males peuvent difficilement faire.

Il reste neanmoins quelques pas en avant à faire  pour amèliorer encore les choses. Le traitement des grossesses dans le privé reste une periode occultée sur le plan salarial. Le choix d'une femme pour un poste donné dans un environnement masculin suscite toujours, mais de moins en moins, des réticences. Les métiers techniques leur sont plus difficiles d'accés du fait du besoin dans certains cas de force physique, d'un gout moins prononcé chez les femmes pour ce type de métiers comme en font foi les pourcentages de femmes dans les promotions d'ingenieurs,et peut être de leur methode plus intuitive d'apprehender le monde. Il reste aussi les attitudes machistes ou mysogines parfois inacceptables qui existent en grand nombre et peut être plus au bas de l'echelle sociale qu'en haut. C'est une forme de racisme ordinaire qui passe comme tous les racismes, par l'éducation , les efforts de tous voire les sanctions pour les éradiquer. Il faut signaler dans ce cadre l'impact de la culture islamique extrémiste qui au jour le jour dans nos banlieux y fait réculer la cause des femmes. Sans que,apparemment, cela n'émeuvent les médias ou les pouvoirs publics à la hauteur du problème...

Pour avoir personnellement oeuvré à la promotion des femmes qui le méritaient, je suis persuadé qu'elles ont un avenir brillant devant elle et que l'on va voir très bientot l'arrivée d'une vague féminine aux commandes des entreprises et des institutions politiques. Il n'est, à mon sens, nul besoin d'instituer des quotas, laissons faire leur mérites propres et donnons encore un tout petit peu de temps au temps pour arriver à une égalité que je pense déjà presque réalisée, toutes choses égales par ailleurs. En conclusion on peut peut être s'économiser une loi inapplicable de plus...   

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