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CaDerange
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15 juin 2005

La productivité et le Service Public.

La productivité est un souci constant dans l'industrie. Par contre, jusqu'à preuve du contraire, il ne me semble pas que ce soit un souci aussi important dans le service public. On a d'ailleurs l'impression que c'est plutot un mot qui fache quand on le prononce en face d'un auditoire de fonctionnaires. Comme s'il était inconvenant de parler de productivité dans le service public!  Je vais essayer de vous expliquer comment se font les améliorations de productivité dans l'industrie et pourquoi ça ne peut pas marcher dans le service public.

Dans l'industrie, il est impératif d'améliorer en permanence la productivité pour continuer à être compétitif et même devenir meilleur que la concurrence. On est donc toujours à la recherche de methodes nouvelles ou d'installations nouvelles qui puissent augmenter la production à effectifs constants ou au contraire diminuer les effectifs pour la même production ou le même niveau de services. Ces projets d'investissements sont présentés à la direction et doivent être approuvés sur la base de leur intéret économique c'est à dire d'une notion fondamentale dans l'industrie qui est le "retour sur investissement". Tout investissement qui ne rapporte pas un minimum de 15/20% de retour ne sera vraisemblablement pas accépté par la direction par rapport à d'autres projet plus intéréssants.

Certains de ses projets sont justifiés par des accroissements de production, par des diminutions de prix de revient liés à des améliorations de procédés. La majeure partie néanmoins , et en particulier tous les projets informatiques de ces dernières années ont éte justifiés par des diminutions d'éffectifs. Pour donner un exemple, les postes de "sécrétaires", autrefois très nombreux, ont été en grande partie supprimés dans l'industrie du fait de la mise en place de la bureautique distribuée.

Si nous nous plaçons maintenant dans le cas du service public, la même justification par la diminution des effectifs n'est pas possible puisque,de part leur statut, ces personnels dont on supprimerait les postes restent à la disposition de leur administration. Il n'y a donc aucune justification à faire progresser les méthodes du Service Public. Pour donner un autre exemple, la Sécurité Sociale a investi lourdement pour mettre en place la Carte Vitale qui devait automatiser le traitement des feuilles de Sécurité Sociale qui sont une de leurs charges administratives les plus importantes et les moins valorisantes. Vous avez sans doute vu de temps en temps  des reportages sur la Sécu qui montrent que cette automatisation est bien en place. Par contre vous n'avez sans doute jamais entendu parlé de l'évolution des effectifs de la Sécu. Moi non plus mais je suis prêt à prendre un pari sur ce sujet...

D'autres exemples existent également, par exemple au Ministère des Finances, qui ont valu leur tête à certains ministres. Comment donc peut on adapter les effectifs dans la fonction publique en fonction des améliorations des moyens et des méthodesSoit on utilise les emplois précaires pour tenir un certain nombre de postes que l'on peut donc supprimer après mise en place du nouveau matériel ou processus, Soit on attend l'age de départ en retraite pour ne pas remplacer.

Nous avons donc, à l'occasion du renouvellement des générations,une occasion historique de prendre acte des améliorations de productivité inévitablement effectuées dans l'administration ces dernières années de par l'amélioration des techniques et d'adapter ces effectifs à la baisse, même si l'impact sur les couts de la fonction publique seront minimaux du fait que leur salaire sera remplacé par celui - plus faible certes- du remplaçant plus la retraite du partant ( 75% de son dernier salaire).

Le budget de l'Etat n'est pas prêt de diminuer...

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CaDerange
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