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CaDerange
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11 mars 2005

France, ton vin fout le camp...

Aujourd'hui ce sont les viticulteurs du Midi qui manifestent en demandant des aides supplémentaires. Quelques mois plus tot c'était les Bordelais qui voyaient leurs ventes plonger et eux aussi demandaient des aides à l'arrachages des vignes. Et pourtant, il n'y a pas longtemps encore, le Bordeaux battait ses records de prix à la hausse. Le Bourgogne ne se porte pas très bien non plus mais de manière plus discrète. Qu'arrive t il donc aux vins de France?

Je ne pretend pas connaitre suffisamment ce marché pour me permettre de suggérer des pistes de solutions. Par contre je suis moi même un amateur de vin qui a eu l'occasion dans ses pérégrinations de goûter sur place les vins Australiens, Sud Africains , Americains et Sud Américains. Et je dois dire que je les ai appréciés parfois même plus que des Bordeaux ou des vins blancs français de diverses origines. J'ai apprécié aussi les vins de cépages qui ont introduit un peu de nouveauté et d'originalité dans la palette des vins à boire. J'apprecie aussi  les vins blancs légèrement boisés comme on en trouve dans ces pays là alors que c'est interdit en France (et que la technique est Française!)

J'ai retrouvé dans ces occasions l'attrait de la nouveauté dans certains cas , la curiosité de nouveau gouts dans d'autres et le plaisir de tester différents cépages. Un aspect ludique en quelques sorte après des années de Bordeaux dont peu m'ont laissés de grand souvenirs, ou de Vins de Loire moyens ou de Cote du Rhone  ternes. Je retiendrais  l'aspect Fête du Beaujolais Nouveau une fois par an qui marche encore pour moi, ou les vins du Languedoc qui ont su m'offrir dans leur  vins de cépage, un peu du renouvellement que je souhaite.En d'autres termes les vins Français , immuables et sans nouveauté sont peut être devenus ennuyeux dans un monde qui recherche de plus en plus la surprise d'un gout nouveau ou le plaisir de l'essai. D'autant plus que dans la gamme des prix moyens, il ya quand même beaucoup de vins décevants dans nos vignobles.

J'observais parfois ce qui se passait dans le vin Français pendant ce temps. C'est simple, rien, absolument rien.  Ancré dans leur succès immuable, leur réputation et leurs certitudes sur le gout que devrait quasi obligatoirement le consommateur,  ils n'ont pas vu venir le retournement de tendance.

Peut être qu'au lieu de subventions, ce dont nos vins ont besoin, c'est un dépoussiérage complet de leur concept, un gros effort  d'imagination pour animer les ventes , proposer de nouvelles offres, de nouvelles bouteilles plus rigolotes , de nouveaux conditionnements, de nouvelles propositions de boire avec des amis, de nouvelles fêtes. Nos vins ressemblent un peu à ce que seraient devenues les robes de  Chanel ou Dior si elles n'avaient pas évoluées depuis trente ans. Invendables, n'est ce pas?

Incidemment combien de nos viticulteurs connaissent et ont goutés les productions qui leur font concurrence d'Australie, d'Afrique du  Sud ou d'ailleurs? La réponse à cette question serait peut être un  début d'explication pour nous aider à trouver une solution au problême. Pour moi il faut d'urgence oublier un peu les grands crus qui ne concernent que des productions limités et continueront à vivre leur vie et s'intéresser plutot aux attentes des consommateurs moyens du monde entier qui n'ont aucun desir de comprendre notre système d'appélations compliqué mais qui veulent un vin à un prix raisonnable avec une réference, cépage ou marque, qu'ils peuvent reconnaitre, qui corresponde à un gout bien identifié et constant quelque soit l'année et qui permettent des découvertes sans se ruiner. Il n'est pas trop tard, nous avons le savoir faire chez nos vignerons, par contre c'est le négoce (on ne peut pas décemment les appeller des marketers) , confit dans son immobilisme et celui de nos normes qui pêche.

Vignerons, Etonnez nous!!! 

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CaDerange
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