Toujours Plus

Je suis frappé en regardant la vie publique de l'incapacité de nos hommes politiques, de nos dirigeants des entreprises nationales, de nos syndicats, des salariés de la fonction publique, à réagir autrement que par le Toujours Plus , cher à François de Closet.  Toujours plus de moyens, Toujours plus de dépenses, Toujours plus de personnel, Toujours plus de salaire, Toujours plus de retraite, toujours plus de protection sociale,Toujours plus d'avantages...etc.Toujours plus pour moi ou ma catégorie sociale.Même le nouveau président de la Cour des Comptes, Philippe Seguin, chargé en principe de la chasse au Gaspi a commencé par demander plus d'argent et de moyens. Alors que dans le privé le mot d'ordre est plutot...Toujours plus...avec moins.

J'ai été moi même, dans le privé, dans la situation ou je demandais du budget dont j'obtenais tout ou partie et je n'avais ensuite qu'à le depenser. Il sagissait d'une activité de recherche , donc sans critére de rentabilité et, en fonction de mon pouvoir de conviction pour obtenir ces budgets, il m'est arrivé de me retrouver dans la situation ou même en travaillant énormement, mon équipe et moi même, nous n'arrivions pas à dépenser tout l'argent qui nous avait été octroyé. D 'où des reports sur l'année suivante comme j'en constate beaucoup dans certains domaines de la fonction publique. Car une personne, quoiqu'elle fasse et à condition de respecter les procédures de la société ,ne peut consommer qu'un montant fini de budget.

J'ai eu l'occasion ensuite de travailler dans un domaine commercial et j'ai été surpris de constater que chaque fois que je voulais réparer, améliorer ou investir, on me demandait à chaque fois quel etait l'intérêt économique de ma proposition, en d'autres termes combien cet investissement allait rapporter. Et si ce n'etait pas attractif ,si je ne pouvais pas revoir le projet à la baisse pour qu'il devienne plus rentable. Faire Plus avec Moins, donc.

Pour avoir eu ces deux expériences dans le privé, j'en ai compris que dans le domaine des dépenses et des demandes de moyens supplémentaires, tout était une question d'état d'esprit et de méthode. Dans un système sans critère de jugement où il suffit de demander et d'attendre qu'on vous attribue ou non la manne céleste, le comportement des personnes ne peut être que celui auquel nous assistons avec pléthore de demandeurs et un seul grand argentier qui tranche. Ce system régalien ne peut effectivement prendre en compte l'intérêt général ou les possibilités financières du moment que très difficilement.

Et comme le critère de réussite du Roi lui même est le résultat d'une élection populaire dans laquelle les réalisations, utiles ou non, les augmentations de moyens, niveau de vie, protection sociale ou autres sont la clef des scrutins sans considérations financières,, il n'est pas étonnant que le système ne permette de réagir aux déséquilibres financiers que quand il est bien tard et avec une incompréhension totale de ceux que l'on a habitués à plus de libéralités.  

C'est un des défauts de la Démocratie qui a par ailleurs tant de qualités uniques. Il est néanmoins  très important de le connaitre.