Bénéfices des Entreprises Françaises...Suite

Le débat public fait rage sur un partage éventuel des bénéfices des entreprises françaises de manière plus favorable aux Salariés et donc moins aux Actionnaires. Comme je vous en ai fait part dans mon article précédent, les grandes entreprises dont nous parlons sont de nos jours, toutes sans exception,  multinationales et multiactivités. Si l'on voulait entrer dans cette logique de partage, il faudrait donc calculer ce qui revient aux salariés Français dans telle ou telle branche d'activité d'un groupe. Or, pour reprendre l'exemple de Total,  l'essentiel des profits réalisés par la société le sont dans l'exploration/production et à 100pct à l'etranger.

Un indicateur de l'évolution de l'activité purement Française pour nos entreprises est le taux de marge que publie l'Insee ou encore le pourcentage de salaires dans la valeur ajoutée crée par l'entreprise. Dans les deux cas on constate que ces deux éléments de mesure de la contribution du salarié français au résultat global  n'ont pas sensiblement variés, avec 32/33pct de taux de marge et 62/65pct de pourcentage de salaire dans la valeur ajoutée sur les dix dernières années. Ce qui semblerait confirmer que l'augmentation des bénéfices des entreprises française en 2004  proviendraient essentiellement de leur activités à l'etranger.

La meilleure possibilité de distribution du bénéfice, pour moi, résiderait plutot dans l'intérèssement, la participation aux résultats ou même plus simplement dans la prime exceptionnelle. Encore faut il que les partenaires sociaux reconnaissent que ceci n'est que conjoncturel et ne constitue pas un précédent immédiatement inamovible.

Ce débat qui est surtout une revendication salariale classique de la part des syndicats ou une attaque en règle sur un sujet médiatiquement porteur pour les adversaires politiques du gouvernement va se poursuivre. Espérons qu'il ne beneficiera pas seulement à l'image des dirigeants syndicaux ou politiques, et qu'il ne créera pas d'espoirs déçus chez les salariés...