Baisse des prix...

La presse signale ce matin que, finalement, la baisse des prix en hypermarché que les pouvoirs publics avaient essayés d'impulser vigoureusement en septembre se révélait être un flop. Beaucoup de bruit pour rien donc!

Je vous dirais que je n'en suis pas surpris.Dans un monde libéral , en effet, c'est la concurrence, -si elle est bien entretenue par le controle de la concurrence et des ententes bien entendu-, qui assure le transfert en permanence des améliorations de productivité vers le consommateur final et non pas les decrets d'état. J'ai eu l'occasion de voir s'exercer cette concurrence et je peux vous certifier qu'elle existe et qu'elle est féroce. A un point tel d'ailleurs que c'est à cause d'elle que nous assistons très régulièrement aux restucturations d'entreprise qui visent justement à adapter leurs prix de revient à cette concurrence.

Que s'est il donc passé? Un effet de la médiatisation de la vie politique et économique qui fait que nos hommes politiques font des actions pour apparaitre comme les vrais décideurs aux yeux de l'opinion. Au risque que plus tard, les résultats de leurs actions ne se traduisent  finalement que par des résultats mineurs voire des coups d'épée dans l'eau. Mais, entre temps, ils sont passés à autre chose et ne se soucient plus de ces actions passées dont il peuvent d'ailleurs attribuer l'échec à leurs successeurs.

Pourquoi, me direz vous, trouvent ils en face d'eux des interlocuteurs pour discuter comme le fut le cas en septembre pour cette action "baisse des prix"? Parce qu'ils sont polis d'abord et que quand le ministre vous convoque, vous n'avez guère de choix ,il faut aller l'ecouter,on ne sait jamais. Parce qu'ils savent qu'entre les paroles et les actes il y a un long chemin. Et parce que concurrence aidant sur un sujet aussi sensible, on ne peut se permettre d'apparaitre comme le "vilain petit canard" aux yeux de l'opinion et des clients.Ils y vont donc pour écouter le ministre, promettre de faire quelque chose tout en réstant très sceptiques. Le ministre est content, il a montré qu'il était un hommed'action sur un sujet très grand public,les médias sont contents, ça leur fournit de la copie pour VENDRE( car ils sont soumis eux aussi à la logique capitaliste contrairement à ce qu''ils essaient de nous faire croire), les distributeurs apparaissent comme positifs aux yeux du publics et les producteurs essayent de passer entre les gouttes et de limiter la note à payer.

Sur le terrain que se passe t il?  Les distributeurs vont pressurer encore davantage leurs fournisseurs puisqu'ils ont un pretexte officiel de plus pour le faire. Les plus forts vont resister mais abandonneront quelques marges temporairement. Les petits producteurs,les agriculteurs en particulier, seront broyés par le système et y laisseront des plumes.Par la suite tout le monde essaiera de redresser ses marges,car sans marge un industriel meurt.

Comme je le dis souvent, je suis POUR des entreprises qui gagnent de l'argent car si, en fin de compte,  nous ne le payons pas sur le prix de vente de manière relativement indolore, nous le paierons de manière plus douloureuse par du chomage en plus et/où l'augmentation des impots et des charges sociales .